À l’heure où les investisseurs doivent arbitrer entre valorisations tendues aux États-Unis, faibles dynamiques bénéficiaires en Europe et volatilité sur les taux longs, la dette privée s’impose comme une solution pertinente pour optimiser les portefeuilles.
🎙️ Comme chaque mois, j’ai eu le plaisir d’évoquer ce sujet dans l’émission « Le placement à suivre » sur BFM Business, au micro d’Antoine Larigaudrie [01.10.2025].
1. Pourquoi s’intéresser à la dette privée ?
La dette privée, apparue dans les années 2000, est un financement octroyé par des fonds d’investissement non cotés, en alternative aux prêts bancaires traditionnels. Elle se décline en plusieurs formats :
- Dette senior : prioritaire en cas de défaut, moins risquée
- Dette junior / subordonnée : plus risquée, mais avec un rendement supérieur
- Unitranche : combinaison de dette senior et junior, offrant un équilibre entre sécurité et rendement
Cette classe d’actifs connaît une croissance rapide, avec plus de 1 350 milliards de dollars sous gestion en 2025, et pourrait doubler d’ici 2029 selon Preqin. Son succès s’explique par :
- Le renforcement des réglementations bancaires : les banques réduisent leur exposition aux prêts risqués, laissant les fonds de dette privée financer la majorité des opérations LBO.
- La souplesse et rapidité : financements plus flexibles et négociés directement avec l’entreprise, réduisant complexité et délais.
2. Rendements et fonctionnement
Les caractéristiques de la dette privée en font une classe d’actifs unique pour les investisseurs :
- Prime de risque élevée (600 pb) sur des dettes de 1er rang
- Protection contre l’inflation et la volatilité des taux longs
- Diversification et décorrélation avec les marchés financiers
- Liquidité plus forte que le private equity grâce à des maturités courtes et des coupons réguliers
3. Points de vigilance
Si la dette privée présente de nombreux avantages, la sélectivité reste cruciale :
- Privilégier les dettes de 1er rang et les entreprises résilientes (santé, technologie)
- Éviter les secteurs cycliques, les société trop endetté ou non rentable ou avec une forte volatilité de ses résultats
- S’appuyer sur des gérants de premier plan pour limiter les risques d’exécution
4. Place dans le portefeuille
La dette privée représente un levier de rendement et un outil de diversification idéal pour les investisseurs prêts à immobiliser leur capital sur plusieurs années.
- Une classe d’actifs mature, accessible au-delà des institutionnels
- Un couple rendement/risque attractif, dans un contexte où la décorrélation est essentielle
- Une alternative plus liquide et moins risquée que le private equity, tout en offrant un flux de revenus prévisible
Avertissement réglementaire :
La dette privée est un actif risqué, non coté, présentant des risques de liquidité importants. Elle est réservée aux investisseurs disposant d’une connaissance approfondie de ce type d’actifs et capables d’assumer un engagement à long terme. Les performances passées ne préjugent pas des résultats futurs et aucun rendement n’est garanti. L’investissement en dette privée comporte un risque élevé de perte en capital.